GENÈSE DU PROJET DES FONTS BAPTISMAUX
POUR L’ÉGLISE DE SAINTE-LUCE-SUR-LOIRE
Quand la générosité d'un Lucéen rencontre le talent d'un autre Lucéen, cela donne... une magnifique œuvre d'art, qui fait désormais partie intégrante du patrimoine de la paroisse de Sainte-Luce.
Nous allons vous présenter la genèse de la réalisation des nouveaux fonts baptismaux de l'église, ainsi que la symbolique de cette œuvre d'art qui représente l'arbre de Jessé, père de David et ancêtre du Christ.

          Jean Bernard, connu de tous les Lucéens pour ses expositions historiques et décédé en …., était profondément attaché au patrimoine local, sous toutes ses formes.
Homme de foi, il a voulu utiliser les bénéfices liés à la vente de son livre  «Entre Erdre et Loire» pour permettre la réalisation d'une œuvre patrimoniale destinée à la paroisse de Sainte-Luce.
          Jean-Louis Maura, curé de la paroisse, et Jean Bernard ont choisi de faire réaliser des fonts baptismaux, «en raison du nombre de baptêmes et afin de mettre en valeur l'église».

          Le curé de Sainte-Luce a informé du projet les responsables de la commission d'Art Sacré du diocèse et obtenu l'aval du responsable du groupement des paroisses associées.
Puis, tout naturellement, les deux hommes se sont adressés au sculpteur lucéen Jean-Michel Sorin, déjà auteur d'une statue de Sainte-Lucie ornant l'église et offerte à la paroisse il y a quelques années, en 1993, par le même Jean Bernard.

          «J'ai souhaité que la sculpture représente l'arbre de Jessé, père de David et ancêtre du Christ, » explique Jean-Louis Maura. « Il est le symbole de l'enracinement de Jésus dans l'humanité».
Jean-Michel Sorin, séduit par le projet, se met alors au travail.

          «Au départ, puisqu'il était question des racines du christianisme, ma première idée était de trouver une racine d'arbre. J'ai donc effectué des recherches en Loire jusqu'à repérer un arbre encastré parmi d'autres, à 300 mètres en aval du pont de Bellevue. Mais dès les premiers jours de séchage, le bois est apparu comme non adapté au projet».

          Après cette déception, Jean-Michel Sorin propose de réaliser une sculpture complète dans un tronc de cèdre de 110 centimètres de diamètre.
«Le cèdre est aussi un symbole biblique, puisqu'il est la base de la réalisation du temple de Salomon», précise Jean-Louis Maura.

          L'artiste va effectuer de nombreuses recherches avant de concrétiser le projet, se rendant jusqu'à Paris avant de découvrir que la documentation la plus complète sur l'arbre de Jessé se trouve au Musée des Beaux Arts...de Nantes.

          L'œuvre prend progressivement forme d'après les indications du prêtre : «Jean-Louis précisait les personnages à représenter, l'idée était retenue, puis les plans proposés et corrigés», explique Jean-Michel Sorin.

«L'arbre représente une vigne, pour sa symbolique biblique et eucharistique. J'ai imaginé que l'arbre de Jessé soit les racines de l'arbre relié à la Croix. Pour symboliser la filiation, sa chevelure se mélange à la barbe de son fils d'où partent les ramifications porteuses des autres personnages, Salomon, Isaïe, Joseph, Marie et Jésus.»

          La sculture a été faite en "taille directe" : il n'y a pas d'étude de volumes et de formes au préalable.
Le cèdre coupé à sa hauteur est débarassé de son aubier extérieur. La mise en place des éléments est esquissée à la craie, puis précisée au feutre.

          L'ébauche à la tronçonneuse aide à découper et à dégager les grands volumes. La sculture est ensuite modelée et finie de façon manuelle. Le meilleur poli se réalise avec un outil bien affûté.

          Jean-Louis avait souhaité des poignées de transport ; elles ont été intégrées à la sculture par les branches de vigne dégégées et tourillonnées à l'intérieur.

          Un tel volume est très lourd ; l'intérieur a été creusé pour laisser l'espace nécessaire à la vasque à huit pans en verre et pour alléger la sculture.

          Une finition de protection légèrement teintée ravive le bois.

          «Un chef-d'œuvre, au delà de nos espérances», commentent Jean-Louis Maura et Jean Bernard, émus devant cette réalisation qui a demandé deux années de gestation et de travail. Des fonts baptismaux qui font désormais partie intégrante du patrimoine lucéen, que l'on soit chrétien ou non.